Chapitre 8 : Soupçons
Pour l’Armée Impériale, c’était bientôt l’heure de la relève de la garde, et les soldats étaient gelés, recroquevillés sur eux-mêmes à leur poste.
L’Armée Impériale de Qudu était autrefois connue sous le nom de Garde Impériale des huit cités, la forteresse imprenable du palais impérial de Qudu. Des trivialités aussi banales que monter la garde et escorter les prisonniers étaient tout bonnement indignes d’elle. Après la prise de pouvoir des Huit Grands Bataillons, cependant, ses missions s’étaient peu à peu érodées, jusqu’à ce que l’Armée Impériale ne soit rien de plus qu’un fardeau pour Qudu. Tous les entraînements militaires avaient été abolis, et ses membres étaient devenus les laquais de la capitale, dans tous les sens du terme ; ces jours-ci, l’Armée Impériale débordait de fils de vieilles familles militaires qui n’avaient jamais vu un vrai combat, uniquement là pour tuer le temps et se tourner les pouces.
En tant que commandant de compagnie de la Police Militaire, Ge Qingqing n’était pas vraiment un fonctionnaire de haut rang, à Qudu, mais il était parfait pour les officiers de l’Armée Impériale assignés à la garde du temple ; de rang assez élevé pour mériter d’être flatté, et de rang assez bas pour converser amicalement. Après tout, comme ils patrouillaient dans les mêmes rues de Qudu chaque jour, ils devaient veiller les uns sur les autres. S’il avait possédé un rang légèrement plus élevé, ces gardes n’auraient pas osé présenter leurs « respects » avec tant d’aisance. Mais Ge Qingqing se montrait amène et excessivement généreux avec eux, si bien que lorsqu’il amenait Ji Gang, l’Armée Impériale fermait les yeux et laissait l’homme s’occuper du travail du domestique habituel du temple.
Ge Qingqing salua les officiers en service et distribua les petits pains tout chauds qu’il avait achetés en chemin. Ji Gang n’était pas encore sorti. Voyant son expression songeuse, le chef d’escouade dit :
- Si Qing-ge est pressé, il n’a qu’à entrer et jeter un coup d’œil à notre place.
- Cela n’est-il pas contraire aux règles ?
Le chef d’escouade fit signe aux officiers de l’Armée Impériale qui montaient la garde devant la porte de derrière de le laisser passer.
- Qing-ge est l’un des nôtres, dit-il en mâchant son petit pain à la vapeur. De plus, nous avons entièrement encerclé ce temple ; pas même une goutte d’eau ne pourrait passer. Il ne risque pas d’aller où que ce soit.
Ge Qingqing ne refusa pas deux fois ; il entra dans le temple.
Ji Gang était assis dehors, sous l’auvent. Lorsqu’il vit Ge Qingqing, il se leva et demanda :
- C’est déjà l’heure ?
- Le soleil n’est pas encore levé ; Ji-shu peut rester encore un peu, répondit Ge Qingqing en sondant la cour du temple. Cet endroit est à peine habitable, surtout en hiver. Je vais faire envoyer quelques couvertures.
Ji Gang pouvait voir qu’il était distrait.
- Quel est le problème ?
- Ce n’est rien, hésita Ge Qingqing. Je viens de croiser Xiao Er-Gongzi.
Shen Zechuan leva les yeux.
- Ce Xiao…
- Xiao Chiye, dit Ge Qingqing. C’est le fils cadet du Prince de Libei. Celui qui vous a frappé. Il tenait à peine debout, et il empestait le vin. Je paris qu’il est sorti boire, hier soir.
- Du moment que ce n’était pas Xiao Jiming.
Ji Gang se tourna vers le Grand Mentor Qi.
- Le Grand Mentor n’a pas quitté cet endroit depuis vingt ans, aussi ne connaît-il probablement pas les Quatre Grands Généraux actuels de notre nation. Le Prince de Libei a engendré un sacré héritier. Ce Xiao Jiming possède un talent remarquable !
Shen Zechuan se tourna vers Ge Qingqing.
- Qing-ge, vous a-t-il demandé quelque chose ?
Ge Qingqing réfléchit soigneusement.
- Il m’a demandé où j’allais, et j’ai dit que je prenais un raccourci pour rallier le poste de commandement. Il a remarqué que la route ne semblait pas mener à la Rue Shenwu, alors j’ai inventé une excuse. Je me suis dit que le fils d’un prince n’irait pas explorer les allées populaires en personne.
- Concernant le Clan Xiao, mieux vaut se montrer prudent. Assurez-vous de vous rendre au palais et d’inscrire votre nom sur le tableau de service.
Ji Gang se frotta les mains dans la neige pour les laver.
- Chuan-er, c’est l’heure de l’entraînement.
- Attendez.
Le regard de Shen Zechuan était sombre et profond.
- Vous avez dit qu’il s’agissait d’une allée dans un quartier résidentiel ; qu’est-ce qu’un noble fils tel que lui faisait là-bas si tôt dans la matinée ?
- Il attendait son heure, sans doute.
Le rideau déchiré toujours enroulé autour de lui, le Grand Mentor Qi se retourna pour présenter son arrière-train à l’extérieur.
- Pour le Clan Xiao, l’affaire Shen Wei est de la plus haute importance. J’ai entendu dire que Xiao Chiye avait pour dessein de tuer ce garçon, avec le coup de pied qu’il lui a administré. Pourtant, le garçon est encore en vie et en bonne santé – comment le jeune maître pourrait-il ne pas avoir de soupçons ?
- S’il était réellement indifférent, il n’aurait pas posé cette seconde question.
Shen Zechuan frissonnait encore au souvenir de ce coup de pied.
- Merde, blêmit Ge Qingqing. C’est ma faute, j’ai été négligent. Que devrions-nous faire ? Il est probablement déjà en chemin !
Shen Zechuan se tourna vers le Grand Mentor Qi.
- Ce n’est rien. Puisque Xiansheng l’a déjà deviné, c’est qu’il doit avoir un plan.
***
Zhao Hui arriva seul au poste de commandement de la Police Militaire. Bien que le commandant adjoint en service soit de rang égal, il n’osa pas faire des manières devant le bras droit de l’Héritier de Libei. Il conduisit Zhao Hui jusqu’au registre.
- Que cherche le Général Zhao ? Voici les tableaux de service du jour des Douze Bureaux.
Zhao Hui n’aimait pas les bavardages ; il parcourut le registre en silence.
- J’apprécie le dur labeur de nos frères de la Police Militaire qui patrouillent dans l’enceinte du palais. Il y a quelques jours, j’ai reçu l’assistance d’un commandant de compagnie du nom de Ge Qingqing. Je suis venu le remercier. Est-il en service ?
- Il y a plusieurs commandants de compagnie, aux Douze Bureaux ; ils sont tous listés ici, dit le commandant adjoint en s’approchant du mur où étaient suspendus les tableaux de service des Douze Bureaux, soigneusement répertoriés.
Zhao Hui les observa. Ces registres étaient interdits d’accès à tous ceux qui ne travaillaient pas au palais ; il n’avait pas le droit d’y toucher.
- Peut-être le général sait-il à quel bureau il appartient, intervint le commandant adjoint.
- J’ai entendu dire qu’il participait au quart du matin, alors peut-être le Bureau des Transports, le Bureau des Ombrelles ou le Bureau des Dresseurs d’Eléphants, dit Zhao Hui.
Le commandant adjoint vérifia soigneusement la liste de noms pour chaque bureau. Au bout d’un moment, il se tourna vers Zhao Hui.
- Général, cette personne n’est pas en service, aujourd’hui. Dois-je chercher autre part ?
Zhao Hui referma doucement le livre entre ses mains.
- C’est inutile. Je le trouverai moi-même.
Le ciel commençait à s’éclaircir lorsque Zhao Hui quitta la salle des registres. Il remonta la rue et sortit du palais. La neige qui était tombée sur la Rue Shenwu venait d’être déblayée, mais la route était glissante. Les porteurs qui transportaient les gros bonnets à droite et à gauche avançaient à pas prudents, n’osant pas marcher trop vite. Alors que Zhao Hui passait devant un palanquin, il entrevit la lame d’un porteur. Ce bref coup d’œil suffit à le faire grimacer.
- Halte, je vous prie, ordonna Zhao Hui pour l’arrêter. Cette chaise transporte-t-elle le commandant en chef ?
Sans surprise, les porteurs étaient des membres de la Police Militaire. Le meneur acquiesça sèchement.
- Si vous savez qui est à l’intérieur, pourquoi nous bloquez-vous le passage ? Circulez !
Zhao Hui présenta son insigne de Libei. Le garde inclina la tête.
- Veuillez excuser mon offense, Général !
Une main gracile souleva le rideau de la fenêtre, révélant un joli visage. La femme jeta un coup d’œil paresseux à Zhao Hui avant d’adresser une moue coquette à l’autre personne assise à l’intérieur.
- Un homme vous cherche, Votre Excellence !
Ji Lei avait bu toute la nuit. Confortablement installé dans le palanquin, les jambes écartées, il appela :
- Général Zhao ! Quel est le problème ?
Zhao Hui riva ses yeux au garde conduisant le palanquin lorsqu’il répondit :
- Ce n’est rien. J’ai entendu dire que notre jeune maître était sorti boire avec Son Excellence, hier soir. Vous rentrez seulement ?
Ji Lei s’esclaffa.
- Vous êtes donc inquiet pour Er-Gongzi ! Votre jeune maître avait déjà filé, quand j’ai ouvert les yeux ce matin. L’Héritier de Libei est-il à sa recherche ?
- C’est moi qui n’ai de cesse de m’inquiéter pour lui, dit Zhao Hui en s’inclinant. Mes excuses pour le dérangement, Votre Excellence.
- Ce n’est rien ! Je rentre seulement, moi aussi, répondit Ji Lei en gesticulant. Qui a répondu au général, tout à l’heure ? Qu’il s’excuse.
Le garde situé en tête posa un genou à terre.
- Cet humble serviteur, Ge Qingqing, a été suffisamment aveugle pour ne pas reconnaître le général. Pour mon offense, je suis prêt à recevoir mon châtiment !
Zhao Hui ne s’était pas trompé. Le nom gravé sur l’insigne suspendu à côté du fourreau du garde était bien Ge Qingqing.
***
Zhao Hui fit son rapport devant un Xiao Chiye vautré, les jambes relevées, en train de lire une pièce de théâtre.
- Il semblerait donc qu’il ne mentait pas, dit Zhao Hui. C’est simplement qu’on l’a envoyé chercher Ji Lei avant de rentrer au palais, ce matin.
- Ouais, répondit distraitement Xiao Chiye. Le Pavillon Qingjun est juste à côté, il a donc pu y arriver à temps.
- Il y a tout de même quelque chose d’étrange.
Zhao Hui frotta la garde de son épée avec son pouce.
- Vous ne trouvez pas ? demanda Xiao Chiye en tournant la page.
- Non.
- Alors laissez-moi vous le dire.
Xiao Chiye se redressa, croisa les jambes et posa une main sur son genou.
- Vous êtes entré dans la capitale aux côtés de mon frère, pour vous rendre à la réception organisée par Sa Majesté en personne. Les Douze Bureaux de la Police Militaire vous ont suivi de près, formant une procession cérémonielle. Comment a-t-il pu ne pas vous reconnaître ?
- Difficile à dire, répondit Zhao Hui. Peut-être ne se souvient-il pas de moi.
- Vous portez la même tenue et avez votre lame sur vous. Même s’il ne vous avait pas reconnu, s’il s’était un peu servi de son cerveau, il aurait pu deviner votre importance et n’aurait pas risqué de vous faire des reproches d’un ton si condescendant en plein milieu de la rue, dit Xiao Chiye. Par ailleurs, je ne pense pas qu’il ait mauvaise mémoire. Il m’a parfaitement reconnu.
- J’ai bien pensé que le croiser immédiatement après était une trop grande coïncidence, songea Zhao Hui.
- Oui, une coïncidence parfaitement mise en scène.
Xiao Chiye reposa la pièce de théâtre qu’il était en train de lire.
- Ce Shen…
- Shen Zechuan, dit Zhao Hui.
Le regard de Xiao Chiye était songeur.
- Le laisser entrer au Temple de la Culpabilité semble avoir été une piètre stratégie, désormais.
***
Ge Qingqing ôta son col de fourrure et essuya la sueur sur sa nuque. Wu Caiquan accourut d’un air penaud.
- Merci, merci ! Qing-ge, béni soyez-vous !
- N’en faites pas une histoire, répondit Ge Qingqing. Nous sommes tous frères, ici.
Wu Caiquan sourit et se tourna pour crier à l’intention de la personne postée au bureau des registres :
- Lao-Xu ! Inscrivez le nom de Qing-ge sur le registre ! Il m’a remplacé pour porter le palanquin, ce matin. J’ai attrapé froid, hier soir, et je me suis réveillé tout étourdi. Heureusement que Qing-ge était là pour m’aider.
- Puisque vous avez attrapé froid, nous n’avons qu’à nous rendre au stand de la famille Xu pour déguster une soupe de mouton, tout à l’heure, dit Ge Qingqing en s’essuyant le front.
- Bien sûr ! s’empressa d’accepter Wu Caiquan. C’est Qing-ge qui régale ! Vous avez entendu ça, Lao-Xu ? Nous n’avons qu’à tous y aller, tout à l’heure !
- Ne vous surmenez pas, dit Ge Qingqing en tapotant le dos de Wu Caiquan. Reposez-vous. La prochaine fois que vous ne vous sentirez pas bien, ne le gardez pas pour vous, comme vous l’avez fait aujourd’hui. Faites-le moi savoir.
Wu Caiquan hocha la tête comme un petit chiot. Son envie de soupe de mouton était si puissante qu’il aurait accepté pratiquement n’importe quoi.
***
Cette nuit-là, le Grand Mentor Qi eut enfin une épaisse couverture pour réchauffer ses vieux os. Il s’assit tout emmitouflé en face de Shen Zechuan et dit :
- Dans deux semaines, ce sera la Fête du Printemps[1]. Qudu organisera le Festin des Fonctionnaires. A ce moment-là, les fonctionnaires de toutes les provinces et préfectures voyageront jusqu’à la capitale afin de présenter leurs vœux pour la Nouvelle Année. Je n’ai pas la moindre idée de l’état actuel des choses, alors vous allez devoir m’éclairer.
Shen Zechuan se tenait dans la neige, vêtu seulement d’une fine couche, maintenant la position initiale de la Boxe Ji. Malgré le froid, son front était couvert de sueur.
- Le Prince de Libei est en mauvaise santé depuis plusieurs années, commença-t-il, et l’Héritier de Libei, Xiao Jiming, a repris les rênes de leurs affaires militaires. Il y a peu de chance que le prince y assiste en personne, cette année. Les cinq commanderies de Qidong se sont également distinguées en volant au secours de Qudu. Le premier des leurs à être arrivé et à recevoir le titre qu’on lui a décerné est l’un des Quatre Généraux, Lu Guangbai. Le Maréchal Qi devrait également arriver dans les jours qui viennent. Si bien que deux des plus grandes puissances militaires de Da Zhou résideront temporairement…
- Une minute.
Le Grand Mentor Qi sortit une règle disciplinaire de sa couverture.
- Qui sont ces « quatre généraux » ?
Shen Zechuan récita docilement :
« Le cheval de fer sur la rivière de glace, Xiao Jiming ;
Le signal de fumée et la tempête de sable, Lu Guangbai ;
La tornade balayant les plaines brûlantes, Qi Zhuyin ;
Le tonnerre sur les terrasses de jade, Zuo Qianqiu. »
Le Grand Mentor Qi réfléchit un instant.
- Je n’ai entendu parler que de Zuo Qianqiu, mais ce Lu Guangbai doit être le fils du Comte de Biansha, Lu Pingyan. Bien que Lu Pingyan soit ensuite parti surveiller les déserts de la Commanderie Bianjun, il a grandi à Libei et est le frère juré de leur prince, Xiao Fangxu. Si Lu Guangbai a une sœur, elle s’est probablement mariée avec un membre du Clan Xiao, me trompé-je ?
- En effet.
Shen Zechuan dégoulinait de sueur.
- La petite sœur de Lu Guangbai est l’épouse de Xiao Jiming.
- Dans ce cas, pourquoi avoir parlé de deux grandes puissances militaires ? demanda le Grand Mentor Qi. Le Clan Lu pourrait tout aussi bien être une graine plantée à Qidong par Libei. Ces branches sont plus entremêlées qu’elles n’y paraissent. Par ailleurs, Qudu possède encore les Huit Grands Bataillons, dont dépend l’Armée Impériale. Les Huit Grands Bataillons n’ont pas les effectifs de Libei et Qidong, ni leur réputation de courage – mais vous devez vous souvenir que Qudu est le cœur battant de Da Zhou. Ces forces tiennent la vie de l’empire entre leurs mains.
Le grand mentor soupesa la règle dans sa main, puis s’empara de la gourde et se réchauffa avec quelques gorgées de vin.
- Vous devez également vous rappeler ceci : bien que la Police Militaire ne soit pas techniquement composée de « soldats », elle est bien plus efficace qu’une troupe ordinaire. Lorsque l’empereur commande ses armées, il doit être assisté de généraux compétents. Qui plus est, sur le champ de bataille, un général doit avoir de la ressource ; parfois, il doit aller contre les ordres de son souverain. Si l’on serre trop la bride, on peut entraver ses progrès. Si l’on laisse trop de lest, on risque d’élever un ours sauvage. C’est un équilibre difficile, qui nécessite un chef capable de s’adapter à la situation chaque fois qu’elle change. La Police Militaire, en revanche, est d’un genre bien différent. Ce sont des chiens féroces au pied du trône, dont la chaîne n’est tenue que par l’empereur. S’agissant de resserrer ou de relâcher son emprise, de les choyer ou de les abandonner – c’est entièrement au bon vouloir de l’empereur. Une telle arme, une telle meute de chiens – si c’était vous, ne la préféreriez-vous pas aux autres ?
L’espace d’un instant, Shen Zechuan peina à maintenir sa position avant de répondre :
- Si – alors je les gâterais ! Mais un favoritisme et une confiance aussi excessifs risquent de semer le trouble.
- Votre frère vous a bien instruit, dit le grand mentor. C’est vrai. Souvenez-vous en, gravez-le dans votre mémoire ! Un favoritisme et une confiance excessifs sèment le trouble. Garder les vertueux près de soi et les flatteurs à distance semble logique, en théorie. Mais, au cœur de l’action, lorsque les ténèbres se mêlent à la lumière, savez-vous distinguer les talents vertueux des flagorneurs ingénieux avec certitude ? En outre, il y a bien des choses qu’un homme vertueux ne peut pas faire mais dont un homme roublard et méprisable est capable. L’empereur réside dans les profondeurs du palais impérial. Il doit comprendre l’équilibre des pouvoirs et tenir compte des diverses voix des fonctionnaires et ministres. Rien n’est divisé de manière aussi nette – avec Libei vient Qidong et, de la même manière, avec la Police Militaire vient le Bureau Oriental.
Le Grand Ministre Qi s’interrompit.
- L’eau qui monte doit déborder, et chaque lune croissante doit décroître. Pourquoi le Clan Xiao déteste-t-il Shen Wei avec tant de vigueur ? Voyez-vous – après Zhongbo, il n’y a pas d’honneur plus grand qu’on puisse leur décerner. Même si le Clan Xiao mène un autre combat, chaque défaite sera un échec, et chaque victoire sera également un échec. Ils sont dans une impasse.
- Une victoire sera également un échec ?
- Leur victoire est également un échec ! Xiao Jiming n’a-t-il pas perdu son frère à Qudu immédiatement après son triomphe sur le champ de bataille ? Avec chaque bataille qu’il remportera à l’avenir, le danger ne fera que croître. Cette fois, il a échangé son frère. La prochaine fois, ce sera peut-être sa femme, son père – voire lui-même.
[1] Premier jour du Nouvel An chinois.
Liste des personnages - Cartes - Chapitre précédent - Chapitre suivant
Ajouter un commentaire
Commentaires