Chapitre 12 : Le Festival Duanwu

 

 

 

Cinq ans passèrent en un clin d’œil. C’était le milieu de l’été, durant la huitième année de Xiande.

La robe à col rond de Wang Xian, le Secrétaire du Ministère des Revenus, était trempée de sueur. Il était assis comme si son siège était couvert d’épingles et d’aiguilles. Il souleva son chapeau officiel en gaze noire pour s’essuyer le front une énième fois.

- Monsieur Xiao, bafouilla Wang Xian, ce… ce n’est pas que le Ministère des Revenus ne souhaite pas vous allouer les fonds. Mais, à ce jour, les dépenses de la trésorerie n’ont pas encore été comptabilisées. Sans l’autorisation de Pan-gonggong, nous n’avons absolument aucun moyen de débourser cette somme !

- Faire les comptes prend certainement du temps, dit Xiao Chiye en sirotant son thé. Ne suis-je pas en train d’attendre ? Prenez votre temps.

La pomme d’Adam de Wang Xian tressauta. Il jeta un coup d’œil à Xiao Chiye, aussi serein qu’à l’accoutumée, puis aux soldats de l’Armée Impériale qui se tenaient parfaitement immobiles dans la véranda.

- Votre Excellence, implora presque Wang Xian. C’est une chaude journée, et je me sens mal de laisser les soldats patienter dehors. Laissez-moi offrir des boissons fraiches à tout le monde. Nous avons de la glace…

- L’Armée Impériale n’a rien fait pour mériter votre considération, répondit Xiao Chiye en lui adressant un sourire superficiel. Nous sommes des hommes robustes habitués au travail manuel ; que peuvent bien représenter quelques heures à rester debout ? Ne faites pas attention à nous, Votre Excellence. Concentrez-vous sur vos comptes.

Agrippant son livre de comptes, Wang Xian tint son pinceau au-dessus de la page pendant un long moment. Pourtant, il ne put se résoudre à l’abaisser.

L’empereur était tombé gravement malade au début du printemps. Par conséquent, l’impératrice douairière avait ordonné la construction d’un temple dans le palais afin de pouvoir réciter des écritures bouddhistes et obtenir des bénédictions pour Sa Majesté. Le Ministère des Travaux Publics avait dû faire expédier de grandes quantités de bois depuis Duanzhou pour la construction et, pour économiser de l’argent, il avait embauché l’Armée Impériale pour le transporter. Peu après, le Secrétaire Aîné Hai s’était opposé au projet ; face à sa désapprobation, l’impératrice douairière s’était rétractée. Cependant, à ce moment-là, le bois était déjà dans la capitale. Le trou laissé par cette entreprise abandonnée dans le budget du Ministère des Travaux Publics n’avait jamais été comblé. Et, ainsi, pendant deux mois, ils avaient fait traîner les choses, retardant le paiement de l’Armée Impériale.

L’argent manquait partout. Si la trésorerie de l’état avait été pleine, il n’y aurait eu aucun problème. Qui aurait risqué de vexer Xiao Er-Gongzi pour une si petite somme ? Mais le Ministère des Revenus était indigent. L’année dernière, pour l’anniversaire de l’impératrice douairière, il avait dépensé près d’un million de taels d’argent pour le banquet et autres récompenses financières.

Wang Xian reposa son pinceau et décida de risquer le tout pour le tout :

- Votre Excellence, il est impossible de régulariser le paiement pour le moment. Je vais être honnête : au vu de l’état actuel des comptes, les dépenses accumulées cette année dépassent largement le budget. Nos propres salaires sont en suspens. Nous n’avons vraiment pas d’argent à vous donner. Même si vous me poignardez, moi, Wang Minshen, pour avoir prononcé ces paroles, il n’y a rien que je puisse faire !

- Résumons. Les provisions des Huit Grands Bataillons sont distribuées comme d’habitude et sans délai mais, lorsqu’il s’agit de l’Armée Impériale, vous êtes à sec. Nous servons tous l’empereur, ici, mais il semblerait que Xiao Ce’an soit le seul bâtard condamné à traîner sa dette et à attendre que la trésorerie se remplisse toute seule.

Xiao Chiye jeta sa tasse sur la table avec un cliquètement.

- Chaque année, le Ministère des Revenus pleure sa pauvreté, mais en quoi est-ce mon problème ? Nous faisons le travail, et vous donnez l’argent. C’est là, écrit noir sur blanc. Le travail est fait, alors un paiement doit être effectué. Quant au reste, je ne veux pas l’entendre ; ce n’est pas ma responsabilité. Si tout le monde doit pardonner les problèmes du Ministère des Revenus, que vous reste-t-il à faire ? Vous feriez mieux de libérer la place et laisser quelqu’un d’autre prendre le relai.

Wang Xian bondit sur ses pieds, livide.

- Si nous servons tous l’empereur, pourquoi Son Excellence insiste-t-il pour m’acculer ? Qui refuserait de régler la dette, si nous avions l’argent ? Si l’Armée Impériale est si compétente, pourquoi se contenter du travail manuel ? Allez faire ce que font les Huit Grands Bataillons ! Voyons qui aura encore le cran de vous refuser votre argent !

Juste au moment où l’atmosphère menaçait de tourner à la violence, une autre voix retentit :

- Il est inutile de se mettre en colère, Monsieur Wang. Er-Gongzi est seulement un homme franc, qui dit ce qu’il pense.

Le nouveau venu ôta son chapeau à large rebord et essuya ses mains avec un mouchoir.

- Cette humble personne est le Secrétaire Principal de Supervision du Bureau de Surveillance des Revenus, Xue Xiuzhuo. Je suis ici concernant cette affaire précise.

Le Secrétaire Principal de Supervision du Bureau de Surveillance des Revenus n’était qu’un poste de septième rang, qu’on ne pouvait techniquement même pas considérer comme un fonctionnaire de la cour de Qudu. Néanmoins, il s’agissait d’un poste particulier ; non seulement son titulaire supervisait-il les projets du Ministère des Revenus, mais il participait également à l’examen et à l’approbation des fonctionnaires qui entraient en fonction tous les six ans. De plus, il pouvait contourner n’importe lequel des Six Ministères pour s’adresser directement à l’empereur. C’était une personne que Wang Xian ne pouvait se permettre d’offenser ; il ravala sa fierté.

- Comment pourrais-je être en colère ? La contribution de l’Armée Impériale est telle ; je ne voudrais pas que Monsieur Xiao ait œuvré en vain. Mais Yanqing, jetez un œil à ce livre de comptes. Nous n’avons tout simplement pas les fonds.

Xue Xiuzhuo, nom de courtoisie Yanqing, avait un air savant et raffiné. Il parla sans même regarder les comptes :

- J’ai conscience des difficultés rencontrées par le Ministère des Revenus. Qu’en dites-vous, Er-Gongzi : la ville de Quancheng nous a récemment envoyé un lot de soie. Nous allons régler votre paiement avec une valeur équivalente en soie. Cela serait-il acceptable ?

Cela sembla l’être. A l’instant où Xiao Chiye fut parti, l’expression de Wang Xian devint glaciale.

- Il ne demande pas ce paiement pour l’Armée Impériale, dit-il à Xue Xiuzhuo. Il va probablement le dilapider lui-même. Depuis que cet Er-Gongzi a repris les rênes de l’Armée Impériale, il mène une vie de débauche avinée. Pourtant, il nous pousse dans nos retranchements à chaque fois, refusant de faire montre d’une once d’empathie !

Xue Xiuzhuo sourit et ne dit rien.

 

***

 

Xiao Chiye quitta le bureau du Ministère des Revenus et chevaucha en direction de la Rue Donglong. Il était bien plus grand que cinq ans auparavant, l’énergie de sa jeunesse et sa vigueur quelque peu atténuées.

Le Prince Chu l’avait attendu toute la matinée. Dès qu’il aperçut Xiao Chiye, le prince se mit à l’importuner :

- Où étiez-vous passé, bon sang ? J’ai manqué mourir d’ennui !

- Je traînassais.

Xiao Chiye s’assit et engloutit une boisson fraîche. En voyant la bassine de glace posée non loin pour rafraîchir la pièce, il soupira et s’étira sur la banquette.

- C’est tellement confortable. Ma tête tourne sous l’effet de la chaleur. Je vais faire une sieste.

- Vous ne pouvez pas faire ça !

Li Jianheng agita vigoureusement son éventail en bambou, les pans de ses vêtements largement écartés sous la chaleur. Il soupira.

- Laissez-moi au moins finir de parler avant de dormir !

Qui sait quelle espièglerie Xiao Chiye avait fomentée toute la nuit, mais il était visiblement épuisé. Il acquiesça distraitement. Li Jianheng sirota du vin frais dans une coupe tenue par la main fine d’une courtisane.

- Vous souvenez-vous de cette fille dont je vous ai parlé ? Celle que j’ai accueillie dans ma villa il y a cinq ans ? Je m’apprêtais à la faire mienne quand ce fils de pute de Xiaofuzi s’en est emparé et l’a offerte à ce salaud castré de Pan Rugui !

Xiao Chiye marmonna une réponse vague.

- Eh bien, poursuivit Li Jianheng, de plus en plus animé, j’ai récemment quitté la capitale pour échapper à la chaleur estivale et je l’ai vue près de la villa ! Elle est restée extrêmement douce et tendre, encore plus adorable qu’il y a cinq ans. Mon cœur tambourinait rien qu’en la regardant. Je déteste tellement ces eunuques ! Ce salopard de voleur est sorti de nulle part pour briser une romance florissante ! Il croit l’affaire terminée ? Certainement pas !

Xiao Chiye bailla.

- Sommes-nous frères, oui ou non ? fulmina Li Jianheng. Aidez-moi à trouver un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce ! On ne peut probablement pas toucher à Pan Rugui, mais ce Xiaofuzi mérite une bonne baston !

Xiao Chiye était sincèrement épuisé.

- Que voulez-vous faire ? L’attirer hors du palais ?

Li Jianheng repoussa la courtisane qui le servait et referma son éventail.

- Le Festival Duanwu[1] va bientôt débuter. Sa Majesté sera aux Jardins Occidentaux pour assister à la course de bateaux-dragons ; Pan Rugui y sera aussi, cela ne fait aucun doute. Où qu’il aille, Xiaofuzi le suit. Nous pourrons l’attirer dehors durant la course hippique et le tabasser à mort !

Xiao Chiye semblait s’être assoupi.

- Ce’an, m’avez-vous écouté ?

- Le tabasser à mort est une mauvaise idée, dit Xiao Chiye sans ouvrir les yeux. Si, suite à cela, vous vous faites un ennemi de Pan Rugui, vous serez dans un beau pétrin.

- Mais nous pouvons au moins le passer à tabac, n’est-ce pas ? gémit Li Jianheng. Si je n’évacue pas ma colère, je ne serai même plus capable de manger. Qu’est-ce qui cloche, chez vous, ces derniers temps ? Vous avez toujours l’air à moitié endormi. Que trafiquez-vous chaque nuit ? Et pourquoi avez-vous renvoyé la vierge que je vous ai choisie, la dernière fois ?

Xiao Chiye gratifia les paroles de Li Jianheng d’un mouvement de main. Il n’y avait pas de bague sur son pouce, mais la morsure entre son pouce et son index avait laissé une marque. Lorsque Li Jianheng partit sur un autre sujet, Xiao Chiye fit la sourde oreille.

 

***

 

Quelques jours plus tard, à l’occasion du Festival Duanwu, l’Empereur Xiande, que l’on n’avait pas vu depuis longtemps, traîna ses os maladifs jusqu’aux Jardins Occidentaux. Les concubines impériales qui l’accompagnaient portaient de voluptueuses robes de soie translucide, tandis que Ji Lei et le commandant en chef des Huit Grands Bataillons, Xi Gu’an, escortaient l’empereur. Comme l’Armée Impériale était entièrement désœuvrée, ils invitèrent également Xiao Chiye.

Xiao Chiye fut le dernier à arriver. Comme le voulait la coutume, l’Empereur Xiande avait déjà suspendu une branche de saule afin d’éloigner le mal et attendait que la course hippique commence. La Cour des Divertissements Impériaux, qui faisait partie du cortège, servait des raviolis de riz gluant et des pâtisseries à chaque invité. Depuis sa place sur les sièges réservés aux princes, Li Jianheng fit signe à Xiao Chiye d’approcher. Xiao Chiye lança sa cravache à Chen Yang, son bras droit, qui le talonnait de quelques pas. Il défit ses brassards tandis qu’il s’asseyait.

- Pourquoi avez-vous mis autant de temps ? L’angoisse est en train de me tuer ! se plaignit Li Jianheng en agrippant son éventail en bambou favori.

- Vous êtes anxieux tous les jours, rétorqua Xiao Chiye. Vous êtes sûr d’aller bien ?

- Je ne dis cela que par habitude ! répondit Li Jianheng en s’éventant. Regardez, vous voyez ça ? Xiaofuzi est en train de servir par là-bas.

Xiao Chiye suivit son regard et vit Xiaofuzi sourire tandis qu’il parlait à l’oreille de Pan Rugui.

- Restez en retrait, dit-il. Nous allons trouver quelqu’un pour lui régler son compte.

 

***

 

Une heure plus tard, Xiaofuzi avança au bord de la fosse des latrines, prêt à se soulager. Tout à coup, sa vision s’obscurcit – quelqu’un avait passé un sac autour de sa tête.

- Eh ! s’écria Xiaofuzi, mais il fut rapidement projeté à terre par un coup à la nuque.

Li Jianheng ne perdit pas une seconde ; il souleva ses vêtements et commença à le frapper. Xiaofuzi, bâillonné par le sac, grogna de douleur en se tortillant sur le sol. Non loin, la course arrivait à mi-parcours ; personne n’entendit quoi que ce soit.

Après avoir tabassé Xiaofuzi pendant près d’une heure, Chen Yang arrêta Li Jianheng, qui n’était pas encore entièrement satisfait. Chen Yang jeta un coup d’œil aux gardes du prince postés derrière eux, et ils s’empressèrent de déguerpir avec le sac.

- Votre Altesse, dit-il, si vous aviez continué, il serait mort. Peut-être la prochaine fois.

Li Jianheng réajusta ses vêtements et observa brièvement Chen Yang.

- Où vont-ils l’abandonner ?

- Le commandant suprême nous a ordonné de l’abandonner dans les bois, près du lac. Une fois le banquet débuté, les eunuques en service passeront par-là, et il sera libéré.

Li Jianheng cracha à l’endroit où Xiaofuzi avait souffert et retourna enfin vers son siège.

 

***

 

Lorsque le banquet débuta, Li Jianheng avait totalement oublié le petit eunuque. Xiao Chiye resta sur ses gardes, tournant régulièrement les yeux vers Pan Rugui, mais il ne vit aucun signe de Xiaofuzi.

- Il s’est probablement senti humilié et a couru se changer, dit Li Jianheng entre deux bouchées. Les eunuques qui servent en présence de l’empereur craignent par-dessus tout d’apparaître sales et d’être dédaignés par leurs maîtres. Désirez-vous venir vous amuser dans ma villa, d’ici quelques jours ? Vous pourrez également voir cette petite demoiselle dont je vous ai parlé.

- Je suis occupé, répondit Xiao Chiye en sirotant son thé froid.

Li Jianheng ricana.

- Vous jouez encore la comédie, même devant moi ? Vous, occupé ? L’Armée Impériale est à deux doigts de la dissolution. Qu’est-ce qui pourrait bien vous tenir occupé à un poste si oisif ?

Xiao Chiye s’esclaffa à son tour.

- Je suis occupé à boire.

Ses yeux étaient rivés sur le thé dans sa main ; son profil laissait apparaître un sourire désinvolte.

- Les inspections internes démarrent en automne. Je dois payer quelques tournées, si je veux garder ce poste oisif.

- Être humain…, commença Li Jianheng en tapotant la table avec ses baguettes, c’est vivre dans le luxe et éviter toute productivité. Les rivalités permanentes, la prétendue faction Pan, le Clan Hua – ne sont-ils pas fatigués ? Où est le plaisir dans tout ça ?

- Ouais, dit Xiao Chiye, dont le sourire se fit malveillant. Ne font-ils pas que s’attirer des ennuis ? S’amuser est la plus grande satisfaction de la vie.

Li Jianheng copia son expression sournoise.

- Alors quel est le problème avec cette inspection ? Qui oserait refuser ce poste à mon cher frère ? Vous avez été nommé par Sa Majesté en personne ; nous paressons sur ordre impérial. Que pensez-vous de cela ? Je vais organiser un festin floral dans ma résidence avant l’automne, et nous allons tous les inviter.

- Rien ne presse.

Xiao Chiye posa les yeux sur les Jardins Occidentaux et aperçut un toit familier derrière la cascade d’auvents superposés. Il fronça les sourcils.

- Cet endroit est relativement proche du Temple de la Culpabilité.

- Vous y pensez encore, hein ? Ça fait des lustres que vous avez perdu cette bague de pouce.

Xiao Chiye massa son pouce par habitude.

- Ce rebut du Clan Shen est resté enfermé pendant cinq ans ; nous n’avons eu aucune nouvelle de lui pendant tout ce temps. Sa Majesté ne s’est même jamais soucié de savoir si le garçon est mort ou devenu fou, dit Li Jianheng. Si j’étais enfermé là-dedans, j’aurais craqué au bout d’une semaine – alors cinq ans…

La cicatrice sur la main de Xiao Chiye devint douloureuse. Il n’avait nul désire de parler de cette personne.

Le bruit des tambours retentit au bord du lac. Li Jianheng reposa ses baguettes et bondit sur ses jambes.

- Allons-y ! La course de bateaux-dragons va commencer. Ils vont prendre des paris, c’est certain !

Xiao Chiye allait se lever lorsqu’il vit Ji Lei se hâter de traverser la foule et se pencher pour murmurer à l’oreille de Pan Rugui. Ce dernier tourna vivement la tête pour le dévisager. Une seconde plus tard, il frappa bruyamment sur la table. Xiao Chiye jeta un bref coup d’œil à Chen Yang.

- Monseigneur…, commença Chen Yang, abasourdi.

- Votre Majesté !

Ji Lei était déjà agenouillé devant l’empereur, parlant d’une voix forte.

- Je crains que la course de bateaux-dragons ne puisse avoir lieu. A l’instant, alors que cet humble serviteur patrouillait dans les jardins avec la Police Militaire, nous avons repêché Xiaofuzi – un eunuque du palais impérial – dans l’eau !

L’Empereur Xiande toussa violemment ; Pan Rugui avança d’un pas pour tapoter son dos. Lorsque sa toux s’apaisa, l’empereur parvint à demander :

- Que faisait-il dans l’eau ?

Ji Lei leva la tête. Nul ne savait s’il regardait l’empereur ou l’impératrice douairière.

- Il s’est noyé, répondit-il d’une voix grave.

Un brouhaha s’éleva parmi les concubines du palais, qui couvrirent leurs exclamations avec des mouchoirs en soie. Li Jianheng avait renversé sa tasse de thé sur la table. Paniqué, il la ramassa et tourna les yeux vers Xiao Chiye :

- Je jure ne pas l’avoir voulu…

 

 

[1] Festival populaire se tenant fin mai ou début juin, avec des coutumes traditionnelles comme les courses de bateaux-dragons, la préparation de raviolis à base de riz gluant…

 

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